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Certifié(e), mais sans compétences?

8 avril 2025

Cette semaine, un établissement scolaire m’a demandé d’évaluer un adolescent suivant une formation internationale à distance en informatique, présentée comme avancée.

Illustration présentant une certification de développeur

Un élève « en cours de certification », donc. Un élève « avec de nombreuses compétences informatiques », m’a-t-on précisé. Le sous-entendu me laissait déjà songeur.

L’évaluation a tourné court. Pas de connaissance en programmation orientée objet. Aucune base en architecture des ordinateurs. Peu ou pas d’algorithmique, des standards et outils actuels. Faible maîtrise de son propre système d’exploitation…

Le constat a été difficile. Non pas parce que l’élève manquait de motivation ou de capacités, bien au contraire. Mais parce que le programme suivi est gravement en décalage avec les bases que l’on peut aujourd’hui considérer comme essentielles en informatique.

Alors je m’interroge. À quoi sert une certification si elle n’est pas le reflet d’une compétence réelle ? Combien de milliers de francs les parents ont-ils déboursés dans une formation dite « d’excellence », mais qui n’atteint pas le niveau d’une maturité cantonale ou d’une spécialisation NSI du baccalauréat ?

Je crois qu’il est urgent de proposer une évaluation universelle des compétences numériques, pour les familles, les établissements scolaires et les élèves eux-mêmes. Une évaluation lisible, cohérente, et ancrée dans les réalités académiques et professionnelles actuelles. Pas une promesse marketing. Un outil fiable et neutre, en mesure de situer un niveau, d’orienter un parcours, et de construire une progression.

À l’école des sciences numériques, nous avons toujours évalué nos élèves en interne. Selon le PER pour les plus jeunes, le programme de la maturité cantonale, de la spécialisation NSI du baccalauréat pour les plus grands ou encore selon les compétences attendues des écoles polytechniques, des universités et du secteur des entreprises lorsque cela devient nécessaire.

Quant aux certifications internes que nous délivrons, elles ne valent que ce qu’elles valent par leurs contenus. Nous les présentons comme une boussole, une référence et une représentation des compétences acquises. Leur légitimité ne tient pas à leur nom, mais à leur cohérence avec les exigences du réel. Par contre, il est clair qu’au niveau du marketing, nous ne sommes pas à la hauteur.

Alors comment les familles peuvent-elles s’y retrouver aujourd’hui ? Comment un établissement peut-il comparer deux élèves issus de formations différentes ? Quels repères objectifs avons-nous pour mesurer des compétences numériques ?


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