Parmi mes nombreuses lectures sur le sujet, j’ai eu envie de partager avec vous quelques citations de Céline Gainet, enseignante-chercheuse à Sorbonne Université. Dans un entretien sur la place de l’IA dans l’éducation, elle met en lumière des réflexions essentielles qu’il me semble important de rappeler :
- Le danger cognitif : L’exemple du GPS est frappant (personnellement, j’utilise celui du carnet des contacts). Une utilisation excessive entraîne une dépendance à l’outil, affaiblissant les circuits neuronaux liés, dans le cas du GPS, à l’orientation spatiale. De la même manière, une surexposition à l’IA dans l’apprentissage peut entraver le développement de certaines capacités cognitives.
- Le rapport des élèves à l’IA : Beaucoup lui font une confiance aveugle, convaincus qu’elle est plus performante qu’eux. Pourtant, au-delà de ses prouesses en rédaction, il est fondamental d’apprendre aux élèves à aller plus loin : rechercher du contenu original, pertinent et développer une pensée critique. Leur sensibilité et leur expérience humaine resteront toujours supérieures à ce que peut produire une machine.
- L’importance des capacités cognitives humaines : Aucun algorithme ne pourra jamais remplacer la relation humaine entre un enseignant et un élève, ni transmettre les nuances de notre humanité.
- Apprendre avant d’utiliser l’IA : L’éducation doit d’abord reposer sur la construction du cerveau, la confiance en soi, l’effort intellectuel et la mobilisation des savoirs. Avant de recourir à l’IA, les élèves doivent apprendre à structurer leurs idées, se poser les bonnes questions et développer un raisonnement autonome.
- L’habitude du travail personnel : Sans entraînement à la réflexion et sans autonomie dans l’apprentissage, les élèves peineront à acquérir des compétences essentielles à leur vie personnelle et professionnelle.
- Un apprentissage à la bonne vitesse : Apprendre exige d’observer, d’écouter et de se questionner. Le cerveau a besoin de temps pour structurer la pensée, un processus qui se fait davantage à la vitesse de la main qu’à celle des écrans.
- Former des esprits critiques : L’IA doit être un outil, et non une autorité absolue. Il est crucial d’enseigner aux élèves à la questionner et à déconstruire l’idée selon laquelle la machine serait infaillible.
Ces réflexions pleines de bon sens m’enthousiasment. Une fois encore, je me dis que j’exerce l’un des plus beaux métiers du monde 🤭
Accéder à l’entretien original de Sorbonne université avec Céline Gainet ici: https://www.sorbonne-universite.fr/dossiers/intelligence-artificielle/lia-dans-leducation-entre-opportunites-et-defis